samedi 25 juin 2011

La conquête du café



Le café n'a pas toujours recu l'approbation de ses consommateurs...

A Rome, au 15e siècle, le breuvage était interdit aux catholiques, car il était considéré comme satanique. Il a fallu attendre que Clément VIII, pape de l'époque l'apprecie pour que l'inderdit soit levé. Il déclara que «L’Arôme du café est chose trop agréable pour être l’œuvre du Malin !».



En Angleterre, les hommes allaient de plus en plus dans ce qu'on appelait les coffeehouses pour boire du café. Les médecins se réjouissaient car ils préféraient voir les hommes boire du café plutôt que de l'alcool, mais les femmes, elles, ne le voyaient pas d'un très bon œil. De plus ces lieux étaient reservés aux hommes... Se sentant délaissées par leur mari, elles signèrent, en 1674, une pétition contre le café : the "Women petition against coffee" pour tenter de faire fermer les "coffeehouses". Mais cela eu aucun effet et on continua à voir croitre le nombre de cafés.

Cadeau de l'ambassadeur de Turquie à la cour en 1669, le café fut alors introduit par Louis XIV en France. Un peu plus tard, le roi demanda qu'on en planta au jardin des Apothicaires, actuel jardin des plantes. Acclimatés, ces jeunes plants furent les ancêtres des premières plantations des colonies d'Amérique et notamment de la Martinique, d’où le caféier parta à la conquête de l'Amérique latine.

Un arménien ouvra à Marseille le premier café de France (1672), vint ensuite au tour du café Procope de faire son apparition à Paris. Il innove en acceptant les femmes et en préparant le café d'une nouvelle façon : en faisant percoler de l'eau sur le café retenu sur un filtre. Ancêtre des « cafés philo », ces lieux devinrent des lieux d’échange où le café joue un rôle social non négligeable.



Louis XV, grand amateur de café à la cour, y rendit le café à la mode. Il fit planter des caféiers dans le jardin du Trianon, et réussi à produire suffisamment pour sa consommation. Il aimait le torréfier et le préparer lui même. Les femmes de la cour s'arrêtaient devant les stands (tenus par des arméniens), faisaient commander leur café sur des soucoupes en argent et buvaient ensuite leur boisson dans leur carrosse. C'est en quelque sorte l'origine du "take away". L'expression "jus de chaussette" vient du mode de préparation de l'époque: le café était placé dans une chaussette sur laquelle on versait de l'eau chaude !



Balzac, qui buvait près de 30 tasses par jour, écrira plus tard un traité intitulé "Traité de excitants modernes » dans lequel on peut lire : « le café met en mouvement le sang, en fait jaillir les esprits moteurs ; excitation qui précipite la digestion, chasse le sommeil, et permet d'entretenir pendant un peu plus longtemps l'exercice des facultés cérébrales.»



C'est ainsi que le café continua de rythmer la vie de centaines de millions de personnes sur terre et au delà...

http://www.dailymotion.com/video/x7ixdh_astronaute-qui-boit-du-cafe-dans-l_tech



sources :
A la table des rois de Marie-Blanche de Broglie
Traité des excitants moderne de Balzac

vendredi 3 juin 2011

L'art de la dégustation


Comme il existe la dégustation de vin, il y a une étape de dégustation pour le café. J’ai eu la chance ce matin de rencontrer un grand spécialiste qui reçoit chaque semaine des cafés du monde entier. Son rôle est de faire une évaluation de chacun des produits afin de déterminer ses caractéristiques : rondeur, corps, acidité, amertume, arômes… Il sera aussi de bons conseils pour la création d’assemblage afin de donner des mélanges harmonieux, équilibrés et aromatiques en fonction de la demande.

L’opération s’opère en plusieurs étapes, aussi bien sur le café vert que sur le café torréfié puis moulu pour déterminer l’intensité du café et sa qualité aromatique.

Après avoir observé le café en grains, le spécialiste va sentir le café moulu. Sur la table ronde, différents cafés, de différentes provenances (Japon, Nouvelle Zélande, Mexique…) vont permettre de comparer et d’analyser le café de Via Corta.

En mélangeant le café moulu avec de l'eau bouillante, le spécialiste va pouvoir humer au dessus de la tasse et sentir l’arôme direct.



Les différences entre les cafés sont alors flagrantes! Une odeur de caramel, de pain grillé, même de bois ou de chocolat! Notre spécialiste va ensuite le goûter, le faire rouler en bouche et partager avec nous les notes qui en ressortent.



Enfin la longueur en bouche va être jugée. Le goût intense doit persister tout en étant agréable.

Le jugement final doit tomber, le café va être classé en 5 catégories en fonction de sa qualité : lavado, prima lavado, extra prima, altura, estrictate altura. Notre café a été classé comme extra prima, c’est un très bon résultat. C’est un café léger, très frais, aux notes de pains grillés et noisettes. Il faudra attendre deux semaines pour obtenir le diagnostic final...

On dénombre dans le café pas moins de 800 composés aromatiques :